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La transformation des sous-produits du palmier dattier dans l’oasis de Tidjikja : une affaire de femmes

La transformation des sous-produits du palmier dattier existe depuis la naissance des oasis. Dans l’oasis de Tidjikja en Mauritanie, la transformation des sous-produits du palmier dattier en divers objets artisanaux est une activité féminine qui se transmet de génération en génération.

Des nattes, des calebasses, des chapeaux, voici quelques-uns des objets d’artisanat que nous pouvons trouver dans une boutique tenue par des femmes oasiennes, membres d’une coopérative, dans une petite rue au cœur de la ville de Tidjikja. Tous ces objets ont été confectionnés à partir du palmier dattier, symbole emblématique des oasis. Les palmes, les branches, le tronc, toutes les parties de cet arbre peuvent être transformées. Les commerçantes nous désignent le plafond de leur boutique du doigt, même les poutres ont été réalisées à partir des troncs du palmier dattier.

Myriam nous invite à venir lui rendre visite chez elle, c’est là-bas que se trouve son atelier et où elle travaille pour réaliser ses créations. Actuellement elle est en train de confectionner une natte qui sera vendue à la boutique de la coopérative. Elle nous raconte alors, qu’elle a appris dès son plus jeune âge à tisser les nattes, faire les calebasses avec sa mère et sa voisine. Auparavant, la twiza qui signifie un « système de solidarité », était pratiquée dans les oasis par les femmes afin de confectionner des produits artisanaux grâce à la mise en commun de leur force de travail, de leurs ressources et au transfert des compétences entre les femmes oasiennes. Grâce à ce système de twiza les femmes produisaient plus en un temps réduit. Toutefois, l’usage de la twiza est de plus en rare de nos jours, engendrant une raréfaction de la production d’artisanat des sous-produits du palmier dattier.

Même si la commercialisation de cet artisanat est de plus en plus difficile depuis que l’activité a quasiment disparue dans la région et l’arrivée de la concurrence étrangère, Myriam arrive à tirer un petit pécule de ses fabrications. Grâce à son activité elle peut subvenir aux besoins de sa famille, payer la scolarité de ses enfants, les vêtir, les nourrir. Les revenus qu’elle tire de ses ventes lui permettent d’être indépendante financièrement.

Toutefois les oasis sont des écosystèmes fragiles, menacés par les effets du changement climatique et par la sécheresse. L’oasis de Tidjikja est particulièrement touchée et altérée par ces phénomènes, en vingt ans se sont près de 30% à 60% de la superficie totale de l’oasis qui auraient disparu, menaçant aussi l’existence de cette activité féminine.

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