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L’élevage des chèvres gueras dans l’oasis d’Atar

Depuis les années 1970, la chèvre guera a été introduite en Mauritanie. Son nom est tiré du village abandonné Lagouira situé à l’extrême sud-est du Sahara Occidental. La chèvre guera est présente à Atar, la wilaya de l’Adrar, depuis la fin de la guerre entre la Mauritanie et le Polisario.

Toutes les familles vivant dans les oasis d’Atar, la wilaya de l’Adrar, possèdent un petit élevage de chèvres gueras. Cette activité jour un rôle primordial dans l’économie familiale. La commercialisation du lait et de ses produits dérivés permet de subvenir aux besoins journaliers de chaque ménage. Beytata, femme oasienne originaire d’Atar, possède des chèvres gueras depuis le jour de son mariage. Dans sa famille, c’est la tradition, toutes les filles de sa famille ont reçu une guera le jour de leur mariage. Ce cadeau de mariage, amené au sein du foyer nouvellement constitué représente une ressource à exploiter.

L’élevage de la guera est une tradition familiale qui se transmet de générations de femmes en générations de femmes depuis son introduction dans l’oasis d’Atar. C’est une activité exclusivement féminine, de l’embouche à la commercialisation du lait et de ses sous-produits. Les techniques traditionnelles de transformation du lait sont transmises de mère en fille dès le plus jeune âge. Ainsi elles apprennent à traire, à faire du beurre, du lait caillé ainsi que du lait séché. Les soins et l’alimentation de l’élevage occupent une place importante dans l’emploi du temps de ces jeunes filles. L’acquisition de ce savoir-faire est primordiale pour l’autonomisation des jeunes femmes.

Beytata et ses sœurs ont créés une petite coopérative pour vendre le lait caillé, le beurre et le lait séché de leurs chèvres sur le marché d’Atar. Cela leur permet d’engranger une somme journalière suffisante pour couvrir les dépenses de leurs foyers. La journée type d’une éleveuse de guera comme Beytata commence dès l’aube avec la traite des femelles. Beyatata envoie alors le lait frais à sa sœur qui le vend au marché. Les sœurs fonctionnent avec un système de rotation, un jour c’est l’une d’entre elles qui prend en charge la traite pendant qu’une autre s’occupe de la commercialisation, et qu’une autre de la confection des produits dérivés.

La chèvre guera est également appelé la vache du pauvre car elle est un moyen de subsistance pour les familles les plus démunies et permet aux femmes de s’autonomiser.

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